C'est lors d'une fête de Noël 2001 que j'ai eu l'occasion de rencontrer monsieur Étienne Choquette, petit-fils de Joseph-Xavier Choquette et Philomène Provost, pionniers de La Patrie, au Québec.  Il a eu la gentillesse d'apporter avec lui le livre-souvenir du 125e anniversaire de La Patrie, dans lequel se trouvent les textes et les photos reproduits ici.  Étienne lui-même est l'avant-dernier des 14 enfants de Joseph Choquette et Séraphie Prévost (ne manquez pas leur photo !)

Le premier Choquette, arrivé à La Patrie au printemps 1873 était de la 7e génération de l'ancêtre de France (Nicolas).  Il s'appelait Joseph-Xavier Choquette et s'était marié à Ste-Julie de Verchères à Philomène Provost le 5 septembre 1859.

La famille arrivait de St-Aimé de St-Hyacinthe où l'on tenait un commerce, une quincaillerie.  Des prêtres recruteurs de familles aptes à coloniser de nouvelles régions auraient incité la famille à prendre une voie différente.  Notons qu'à cette époque, un grand nombre de factures non payées à la quincaillerie causaient des ennuis de plus en plus inquiétants.  La famille Choquette était toute désignée pour participer à la fondation d'une paroisse, les filles, de futures enseignantes et les garçons, des bons bras.  On s'installe au Petit Québec sur un lot que l'on vendra à Elzéar, fils, puis à Antoine, petit-fils.

Peu de jours après l'achat du lot 166 au village de La Patrie, Joseph-Xavier décède d'un « loup vengeur », c'est-à-dire entracte sur le cou, à l'âge de 43 ans le 13 janvier 1883.  Le 18 février 1883, Philomène, son épouse, signera les contrats de ce lot (166), un lot boisé acheté de Philias Gendreau.  Le 19 novembre 1897, Philomène achète d'Oeuvre et Fabrique de la paroisse St-Pierre, un autre lot (200).

Pour payer ses propriétés, Philomène s'expatrie aux États-Unis où les grands enfants travailleront : les filles dans l'enseignement et les gars dans les usines.  Elle tissera l'étoffe qui sert à la confection des vêtements, en plus de l'éducation et de l'entretien des plus jeunes.  Dès leur jeune âge, ils apprennent à reconnaître la participation de chacun pour maintenir un revenu familial satisfaisant.  Une anecdote racontée par Joseph, fils, nous dera comprendre.  Ça se passe aux États-Unis; Elzéar (10 ans), Joseph (7 ans) et leur chien allaient au devant de leurs grands frères qui leur donnaient des sous pour du bonbon.  Elzéar et Joseph couraient vite, ils arrivaient à la maison avec leur sac de bonbons avant les travailleurs.  « Attendez pour partager les bonbons avec vos frères, d'ailleurs, ce sont eux qui gagnent le pain de toute la famille » disait Philomène à ses jeunes.  De retour à La Patrie, ce sera le défrichage pour les uns et l'enseignement pour les autres.

En 1903, un groupe de producteurs de lait achètent un terrain de madame Joseph Choquette, une pointe de terre pour une beurrerie et exclusivement pour une beurrerie.  Si utilisée à d'autres fins, elle reprendra son bien, selon une clause stipulée dans le contrat.

Le 28 août 1904, elle vendra toutes ses propriétés à son fils Joseph, marié à Séraphie Prévost depuis le 26 mais 1903.  Elle se réservera cependant un acre de terrain pour se construire une maison, aujourd'hui la maison d'Adrien Choquette, son petit-fils.  Elle y demeurera jusqu'à la fin de ses jours, le 30 juin 1910.

La terre fut vendue à Étienne puis à Eustache, petits-fils des premiers arrivants Choquette.  Aujourd'hui, elle appartient à son arrière-petit-fils, Jacques Blais.

Joseph-Xavier Choquette et Philomène Provost ont eu 8 enfants : Emeric marié à Anna Hurteau, Fortunat marié à Alexina Labonté puis à Marie Tremblay, Euclide marié à Cécile Chicoyne puis à Louise Prévost (veuve Pinel), Olivine, mariée à Eusèbe St-Onge, Rozilda célibataire, Delvina mariée à Ernest St-Laurent, Elzéar marié à Virginie Brochu puis à Elise Brochu et Joseph, marié à Séraphie Prévost puis à Cécile Bernard (veuve Cassey).  Aujourd'hui, on compte encore à La Patrie de nombreux descendants issus de l'ancêtre Joseph-Xavier Choquette