Docteur Choquet chez les autochtones
du Montana
John Philip Sergeant, de Pickering, Ontario, nous a fait parvenir une histoire de famille très intéressante écrite en septembre 1983 par sa grand-mère, Marguerite Leonora Choquette. Elle relate la vie fascinante de Laurent Henri Choquette, qui fut le premier docteur blanc de la tribu des Flathead au Montana. L'histoire du fils de Laurent Henri, Laurent Robert, est également racontée..
Le périple vers le Montana
Le choc culturel
Henri, frère de la Tribu Flathead
Le garçon alla mieux dès le matin suivant. Le médecin autochtone avait effectué un traitement à l’extérieur du teepee en dansant, en faisant des sons d’incantation et tenta de persuader le chef que c’est lui qui avait guéri l’enfant. Le chef, qui était resté auprès d’Henri toute la nuit, était impressionné par sa douceur et son sac noir contenant des instruments et des fioles. Il fit appeler les aînés et tous fumèrent la pipe avec Henri. C’était tout un honneur. C’est ainsi qu’Henri est devenu frère des Flatheads. Le chef était un homme sage et juste; il se lia d’une profonde amitié avec Henri. L’Arrivée de la famille d’Henri
L’ange blanc
Un autre choc culturel! Henri travaillait d’arrache pied pour apprendre l’anglais et le dialecte des Flatheads en même temps. Les enfants, quant à eux, apprenaient l’anglais à l’école et le dialecte auprès de leurs petits amis. Un an après leur arrivée, ils ont eu un fils: Ernest. À cette nouvelle, les autochtones sont venus rendre visite à la famille pour exprimer leur joie. Selon la coutume, ils ont pris un gros pou noir de leur tête et l’on déposé sur la tête du bébé, pour bénir son arrivée en quelque sorte. Hermine et sa mère ont presque paniqué à la vue de ce gros pou noir sur la tête de leur bébé blond. Henri s’est empressé d’escorter ses invités à la porte pour ensuite retirer la “bénédiction” de la tête du bébé, la tuer et laver les cheveux du petit. La naissance d’Arnold Zenon Quelques années ont passé avant la naissance d’un autre fils. Henri et Hermine avaient décidé qu’il allait être le dernier né alors ils lui ont donné deux noms: un commençant par la première lettre de l’alphabet; le second, par la dernière. Ils l’ont nommé Arnold Zenon. Il arrivait souvent qu’Henri s’absentait plus de deux jours pour son travail; il amenait un des garçons avec lui. Ça plaisait toujours à Laurent Robert. Une fois qu’il accompagnait son père, ils ont vécu toute une expérience. Alors qu’ils revenaient à la maison, un orage électrique a éclaté. Les chevaux sont devenus surexcités, alors père et fils ont décidé d’interrompre leur parcours un moment. Ils se sont arrêtés sous des arbres, le temps que la tempête passe et les chevaux se calment. Un éclair a fait sursauter Henri. Laurent et lui sont vite sortis de la calèche. Leur cheval gisait au sol; il avait été frappé par la foudre et avait rendu l’âme. La tempête passée, ils se sont rendu à pied à la maison voisine où vivait un couple âgé. Ils les ont accueillis, leur ont donné à dîner et les ont hébergés pour la nuit. Au petit matin, ils ont prêté un cheval à Henri pour qu’il puisse rentrer à la maison. Retour au Canada C’est en 1891 qu’Henri et Hermine ont décidé de revenir au Canada. Ils avaient vécu à Ronan pendant huit ans. Leur fils Henri avait 15 ans et souhaitait poursuivre ses études au collège de Missoula. À leur arrivée à Montréal, les enfants étaient émerveillés d’une si grande ville. Laurent était fasciné par les édifices et les camions citernes. Quand les pompiers passaient, il les suivait et en oubliait l’heure, ce qui inquiétait sa mère. Henri, MD est décédé subitement en 1893. Laurent a choisi Noémie
Séguin, une très jolie brunette aux yeux bruns. Après avoir
étiré la tire, ils l’ont coupée en bouchées. C’était une
bonne façon d’avoir du plaisir tout en apprenant à se
connaître. Laurent a eu le coup de foudre pour Noémie dès qu’il
la vit. Il avait 22 ans alors qu’elle en avait 16. Il lui demanda
de sortir avec lui. Il aimait beaucoup la musique; il l’a amenée
à des concerts et à l’opéra plusieurs fois. Il lui parlait du
Montana et de son désir de retourner dans l’Ouest. Il avait
pensé s’établir près des rocheuses canadiennes. L’année
suivante, il est parti à Calgary en Alberta et a demandé à
Noémie de l’épouser et venir vivre dans l’Ouest avec lui. |
Laurent travaillait
pour la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique. Il écrivait
souvent à Noémie. Elle lui manquait beaucoup. Ils se sont mariés l’année
suivante, à son arrivée à Montréal, le 5janvier 1905 puis ils
repartirent vers Calgary. Laurent et Noémie ont eu 5 enfants: 4
filles et 1 garçon. La photo ci-contre montre Laurent, son fils Lawrence
et ses filles Marguerite
(en haut à droite) et Marie
(en bas à droite). |
Les Flatheads, également connus sous le nom de la tribu Salish de l’Amérique du Nord, habitaient à l’origine la région qui bordait la rivière et le lac Flathead, où se trouve aujourd’hui le Nord-Ouest du Montana. Le nom de Flatheads leur a été attribué par d’autres tribus nord-américaines qui vivaient le long du fleuve Columbia. Ces derniers formaient un cône à la tête de leurs bébés en la comprimant d’un genre de chapeau artisanal en forme de cône. La tête des Salish, en revanche, était de forme normale et plate, selon eux. Bien qu’ils n’étaient pas belliqueux, les Salish se défendaient avec courage. (Source : Microsoft® Encarta® Online Encyclopedia 2000) |
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